Frutillar - splendeurs de l'immigration allemande
Nous n'avions pas prévu d'aller visiter Frutillar, du moins pas cette fois.
Maîtres de notre temps et libres de nos mouvements, nous avions choisi de revenir plus tard dans la région et de la faire correctement, avec une voiture que nous aurions louée par exemple, pour avancer et ralentir à notre guise.
Notre guise!
Pensez-vous. Comme n'importe où dans le monde, les contingences existent et nous dûmes en confronter une de taille : Pâques et ses hordes de touristes locaux. Nous dûmes nous résoudre à passer 36 heures supplémentaires à Puerto Varas, sous son ciel gris d'automne.
Nous n'hésitâmes pas plus et embarquâmes dans le premier colectivo pour Frutillar, sur la rive ouest du lac Llanquihue (http://frutillar.com/).
Il y a le Frutillar alto (haut) et le Frutillar bajo (bas). C'est à cet arrêt qu'il faut descendre, la partie plus haute de la ville étant consacrée aux basses tâches ouvrières, à la dure réalité économique. En bas, tout n'est qu'ordre et calme, un peu de luxe, mais pas beaucoup de volupté... Nous sommes en Allemagne, ou presque.
Ce qui s'explique parfaitement Dieu merci.
En effet, pas tout à fait 200 ans auparavant, contraintes à de rigoureuses conditions économiques dans leur pays, plusieurs centaines de familles allemandes furent convaincues de prendre la mer en direction du Chili, laissant derrière elles et pour de bon leur patrie natale. Le "musée colonial allemand" retrace l'histoire de l'immigration germanique dans cette région.
La présence allemande se fait encore largement sentir, dans des traditions d'origine allemandes adoptées par les chiliens (en premier lieu l'engagement volontaire et bénévole dans le corps de pompiers, ainsi que les écoles et "collèges allemands") ainsi que dans l'amour de la musique philarmonique (http://www.semanasmusicales.cl/). Plus prosaïquement et sans doute de manière plus anecdotique, le style allemand se retrouve dans pratiquement chaque maison et magasin, tasse de café et gâteau proposé.
Ce qui n'était pas pour nous déplaire, nous qui sommes friands de la Gemütlichkeit allemande! (ah bon!!!)
Cette balade de début de semaine nous apporta deux surprises supplémentaires : une exposition brève mais divertissante de l'artiste israëlien Hanoch Piven (http://www.pivenworld.com/) dont voici une de nos oeuvres préférées parmi celles exposées :
Puis, sur le chemin du retour, un superbe et complètement inespéré coucher de soleil entièrement dégagé sur les volcans du lac Llanquihue.
Serions-nous partis comme prévu ce jour-là, nous n'aurions pas vu ces montagnes de feu, éteintes mais majestueuses... heureux hasards de la vie!